Le troisième pilier suisse est une prévoyance individuelle, facultative, visant à se garantir un capital pour la retraite. Le montant des autres prévoyances, 1er et 2ème piliers, ne suffit pas, en effet, pour assurer un niveau de vie suffisant. La solution est donc de contracter auprès d’une banque ou d’une assurance un troisième pilier.
Pour motiver le futur retraité suisse à prévoir, durant sa période d’activité, une épargne digne de ce nom, l’État a mis en place des avantages, dont des économies d’impôts importantes, l’accession à la propriété, une solution avantageuse en cas de décès, etc.
Voici les avantages du troisième pilier, une prévoyance privée un peu particulière.
L’assurance d’un capital pour sa retraite
Il convient avant tout de souligner l’importance de souscrire à un troisième pilier. Quels que soient votre situation, votre activité ou vos revenus, signer un 3ème pilier assez tôt permet de mettre de l’argent de côté pour ses vieux jours. Une prévoyance quasiment obligatoire aux vues de la couverture des deux autres piliers.
En cumulant le 1er pilier – AVS (assurance vieillesse et survivants) et l’AI (assurance invalidité ) – et le 2ème pilier ou prévoyance professionnelle, le montant de la retraite n’excède pas 70 % des derniers salaires.
Le principal avantage du 3ème pilier est donc bien d’épargner un capital pour compenser cette baisse du niveau de vie. Suivant la souscription à une banque ou une assurance, le contrat stipulera (ou non) un montant et un calendrier de versement, des garanties, des assurances facultatives. S’orienter vers un professionnel de la fiscalité du 3ème pilier paraît indispensable avant toutes démarches.
À savoir : en cas de faillite de la banque, votre capital sera garanti jusqu’à CHF 100 000. Si vous avez souscrit auprès d’une compagnie d’assurance, l’ensemble du montant de votre capital est garanti, votre 3ème pilier sera dans ces cas-là pris en charge par une autre compagnie d’assurance.
Faire des économies d’impôts
Comme souligné plus haut, cette solution d’épargne permet des déductions fiscales.
– pendant les années de cotisations au 3ème pilier
Vous pouvez déduire de votre revenu imposable l’ensemble des versements annuels. Cet avantage fiscal est plafonné : CHF 6883 pour un salarié qui cotise à une caisse de pension professionnelle, CHF 34 416 pour les indépendants n’ayant pas de 2ème pilier. Dans ces cas-là, il ne faut pas dépasser 20 % des revenus annuels nets.
Pour un 3ème pilier libre ou 3b, il existe des déductions fiscales propres à chaque canton.
– impôts sur la fortune : le 3ème pilier ne rentre pas dans le calcul de l’impôt sur la fortune durant les cotisations.
– intérêts et capital : ils sont exonérés de l’impôt anticipé.
– retrait du capital : à l’âge prévu de la retraite ou lors d’un retrait anticipé, le capital est soumis à un impôt à taux réduit qui peut dépendre de votre situation, de votre canton, etc.
Se protéger et protéger ses proches
L’intérêt d’un troisième pilier va au-delà d’une prévoyance retraite. Suivant le contrat initial, vous pouvez souscrire des assurances complémentaires pour une prévoyance étendue.
– assurance en cas d’incapacité de gain : lors de la création d’un 3ème pilier lié, vous êtes obligé de payer vos versements suivant les échéances choisies. Maladie, accident ou incapacité de poursuivre une activité lucrative peuvent vous empêcher de verser vos cotisations. L’assurance incapacité de gain vous protège : l’établissement prendra en charge les versements, là aussi suivant une durée précise.
Souscrire une assurance incapacité de gain paraît indispensable, d’autant plus que les longues maladies lors d’un accident ne sont pas couvertes par le 2ème pilier.
– assurance-vie pour protéger ses proches. Le 3ème pilier peut prendre la forme d’une assurance-vie. En cas de décès, votre famille sera assurée de toucher un capital prévu au contrat. Même si le montant des versements n’est pas terminé. Lors de la signature du contrat, il peut être décidé qu’en cas de décès, les proches recevront un capital dépassant l’épargne accumulée.
Un 3ème pilier bancaire redistribuera seulement le capital versé au moment du décès.
Le 3ème pilier parent-enfant permet de mettre de l’argent de côté pour les futurs besoins tout en gardant la main sur le compte de ses enfants.
Financer ses projets
Outre les réductions d’impôts, la législation suisse sur le 3ème pilier rend possible le retrait anticipé du capital, sous certaines conditions.
Grâce à vos versements, vous pouvez financer l’achat de votre résidence principale, le mettre en garantie et amortir le prêt hypothécaire tout en gardant les avantages fiscaux, payer des travaux toujours sur votre logement principal. Vous pouvez aussi financer une réorientation professionnelle si vous devenez indépendant.
À l’heure actuelle, beaucoup de Suisses s’orientent vers un 3ème pilier pour financer le futur achat d’une maison.
Il faudra bien faire attention lors de la signature du contrat auprès d’une assurance de la valeur de rachat, c’est-à-dire le montant d’argent que vous récupérez en cas de retrait. La valeur de rachat est évolutive suivant le versement effectué, le type de contrat, sa durée, les frais éventuels, etc.
Vous le voyez, les avantages d’un 3ème pilier vont bien au-delà de l’épargne d’un capital pour sa retraite. Plusieurs solutions s’offrent à vous, alors n’hésitez pas à vous orienter vers des professionnels du 3ème pilier pour ajuster au plus près, suivant votre situation, vos besoins futurs, la forme du contrat, etc.