Le troisième pilier libre fait partie du système global de prévoyance retraite suisse. Ce dernier pilier du dispositif est un peu particulier et finalement peu connu.
Il ne donne pas droit à la déduction des versements sur le revenu imposable comme le 3ème pilier lié, mais à d’autres avantages dont la flexibilité totale dans le montant du capital, des versements, la durée du contrat, des prestations proches d’un compte mêlant épargne et placements sur les marchés financiers.
Si vous voulez maintenir votre niveau de vie à la retraite sans trop de freins et de règles, en étant libre de reprendre votre capital quand vous le voulez, le troisième pilier libre est la solution qu’il vous faut.
Les particularités du troisième pilier
En Suisse, le troisième pilier vise à combler les carences des deux autres. Le 1er pilier et le deuxième sont obligatoires.
Le premier pilier qui comprend entre autres l’AVS (assurance vieillesse, survivants) et l’AI (assurance invalidité) correspond à la prévoyance publique : les actifs cotisent pour les retraités ou les gens dans le besoin. Ce système est basé sur la solidarité et assure un niveau de vie minimum à la retraite.
Le deuxième pilier est aussi connu sous le terme Prévoyance professionnelle. Chaque salarié cotise à une caisse de pension alimentée aussi par l’employeur.
Or ces deux piliers ne génèrent, lors de la retraite, que 60 à 75 % du montant des derniers salaires.
Pour pallier ce manque, il existe le 3ème pilier : la prévoyance privée facultative.
Le 3ème pilier A permet de mettre un capital de côté chaque année pour sa retraite, il engendre des déductions d’impôts : les versements au capital peuvent être déduits des revenus imposables. D’un autre côté, ces déductions sont plafonnées à CHF 6’883 par année civile. Les personnes ne cotisant pas à une caisse de pension professionnelle peuvent aller jusqu’à CHF 34’416 de déductions annuelles. Le troisième pilier A est régi par des règles strictes qu’il soit souscrit auprès d’une assurance ou d’une banque, il est qualifié de « lié ». Compte d’épargne classique, il peut aussi prendre la forme d’une assurance vie.
Moins connu, le 3ème pilier B est dit « libre ».
Le troisième pilier libre : une prévoyance spéciale et ouverte à tous
La prévoyance individuelle libre comme son nom l’indique n’est pas soumise aux réglementations.
Toute personne, même des personnes sans activité lucrative, peut souscrire un troisième pilier libre. On ne peut signer un tel contrat dans une banque, seules les assurances proposent ce genre de prestations.
Si l’objectif est bien d’obtenir un capital pour la retraite, celui-ci peut être retiré à tout moment ou être mis en garantie, pour l’achat d’un logement par exemple.
Contrairement au troisième pilier lié, il n’y a pas de plafonds annuels.
Il peut être contracté pour soi-même ou intégrer un autre bénéficiaire. On peut distinguer lors du contrat trois entités qui peuvent être distinctes : le preneur d’assurance, celui qui va payer les primes et la personne assurée. Un bonne manière de mettre à l’abri son conjoint ou ses enfants.
Comme pour le 3ème pilier lié, votre contrat peut s’établir sous forme d’assurance – vie mettant vos proches à l’abri en cas de décès..
La plupart du temps, cette prévoyance libre prend la forme d’une assurance vie, associée à un fonds de placement pour générer un maximum de capital.
Mais les formes de prévoyance sont plus variées et couvrent l’ensemble des placements : assurance-vie, comptes, titres, argent comptant, fonds de placement, etc.
Avantages fiscaux
Capital et intérêts ne sont pas déductibles des impôts sur le revenu, là où sur dans le cas d’un 3ème pilier lié, seule la cotisation peut-être déduite.
Il existe cependant des déductions fiscales dans certains cas comme celui des assurances-vie ou dépendants directement du fisc du canton. Les cantons de Genève et Fribourg proposent des déductions d’impôts. Il est donc indispensable avant tout de se rapprocher de son fisc cantonal.
Le capital retiré n’est pas imposé, à l’inverse de celui du troisième pilier lié. Mais suivant son montant il devra être déclaré sur la fortune.
En cas de décès, là aussi tout dépend de la forme prise par votre troisième pilier libre. Si vous avez alimenté une assurance « risque pur » ou « mixte », le capital pourra être imposé à un taux réduit ou intégré à l’impôt sur la succession.
Dois-je souscrire un troisième pilier libre ?
Vous l’aurez compris à la lecture de ce texte : la flexibilité et les différentes formes que peut prendre la prévoyance libre individuelle ne permet pas de vous donner une réponse classique suivant votre âge, vos revenus, etc.
Comme il s’agit d’un contrat, il faut prendre toutes les précautions possibles, intégrer tous les paramètres et faire jouer la concurrence.
Vous pourrez trouver de l’aide au niveau des assureurs, des banquiers et au niveau du fisc cantonal. Ou faire confiance à des spécialistes indépendants de la prévoyance individuelle.